Maroc : Aït Ben Haddou, village berbère à la beauté ancestrale

Le Ksar d’Aït Ben Haddou se situe au cœur de la vallée de l’Ounila, sur le versant sud du Haut-Atlas et tout proche de Ouarzazate. Ses kasbahs en pisé se dressent fièrement sur les flancs de falaise, et offrent un spectacle intemporel et fascinant de la culture amazighe.
Depuis Marrakech, nous prenons la route en direction du désert de Zagora et faisons en chemin une halte pour visiter cet incroyable endroit.

Note : Les Berbères ou Amazighs « hommes libres » sont un groupe ethnique autochtone, qui occupe depuis des millénaires un vaste territoire qui s’étend du Maroc à l’Égypte. Bien avant l’arrivée de l’Islam, de nombreux rois et reines amazighs ont régné sur différentes régions d’Afrique du Nord.

Voyager avec un enfant de Marrakech au désert de Zagora

C’est le premier voyage que je fais seule avec mon fils (de 7 ans). Son grand rêve était d’aller dans le désert voir les dromadaires. Nous sommes donc partis 2 jours en excursion depuis Marrakech jusqu’au désert de Zagora (lien interne)

Visiter le Maroc, c’est assez intense la première fois. Et bien que je sois habituée à voyager dans des lieux où tout est différent, l’arrivée à Marrakech la chaotique a été assez éprouvante pour une sensible aux stimulis, sons, odeurs comme moi – et mon fils est bien parti pour être comme moi ! Je vous en dirai plus dans un article (Voyage à Marrakech, itinéraire pour 4 jours et plus)

J’ai organisé tout le voyage sans passer par agence, des billets d’avion à la sélection des Riads et du rythme activités / zones de repos. À ce sujet, si vous êtes intéressés par un retour d’expérience, des conseils de comment voyager seule avec un enfant, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

Pour l’excursion dans le désert, j’ai préféré jouer la carte de la tranquillité et choisi de réserver  2 jours dans le désert de Zagora proposé par Civitatis.

Entre Marrakech et Ouarzazate, la route sinueuse du Haut Atlas offre des paysages variés, où les villages pittoresques se lovent entre les montagnes à perte de vue et les vallées verdoyantes de palmeraies : époustouflant ! Ici au Mirador près du Col Tizi n' Chika

Se rendre au Ksar de Aït Ben Haddou

Depuis Marrakech : le village fortifié de Aït Ben Haddou se situe à 180 kilomètres. Pour toutes les infos pratiques, rendez-vous en bas de cet article !

Pour y accéder au village fortifié depuis la nouvelle ville, il faut traverser le pont qui surplombe la rivière Ounila – ou bien la traverser à pied, puisqu’elle a très peu de débit. Cette rivière est d’ailleurs composée d’eau salée !

Avec le groupe d’excursion, nous avions rendez-vous à la Place Jemaa-el Fna à 7:30. Après avoir embarqué les sacs à dos, nous prenons la route, en direction du Haut Atlas. Le chemin est déjà une expérience en soit, les paysages sont à couper le souffle ! Nous avons fait une halte à un mirador, situé tout près du col du Tizi n’ Tichka, qui lui, culmine à 2200 mètres. On y trouve, comme souvent sur la route, de nombreux vendeurs ambulants de pierres semi-précieuses, pierres taillées en oeuf, chameau et tortue en bois gravé…). Mais son attrait est bien la vue, somptueux panorama dela route qui serpente, en caressant les courbes sinueuses des montagnes. 

Je vous mets ici le lien Google Maps.

Au fait, c’est quoi un Ksar ?

Arrivée au Maroc, je dois admettre que j’y connaissais plus en matière culinaire qu’en expressions linguistiques… Je connaissais quelques mots d’arabe qui se limitaient tout au plus à : Shoukran, Hamdulilah, Salam aleykoum et labess.

Un ksar est un village fortifié d’origine berbère, souvent situé à flanc de montagne et proche d’un oasis.
Le village contient plusieurs lieux communs et des habitations, les kasbahs, entourés de grandes murailles, avec une ou plusieurs portes d’entrées et des tours de défense.

Les murs sont construit en adobes, de petites briques fabriquées en terre de manière traditionnelle, recouvert d’un mélange de terre, de paille, le pisé. Le toit est recouvert de palmes et est soutenu par structure en bois.

Haria, Orzola, Mirador del Rio
Visiter les villages pittoresques du nord-ouest de l’île de Lanzarote.
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Histoire du ksar d’Aït Ben Haddou

Le ksar Aït Ben Haddou est l’un des villages berbères les plus connus du Maroc et probablement l’un des monuments les plus fascinants du pays. Outre sa très bonne conservation, en partie grâce à son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, l’émotion intense qu’il procure à ses visiteurs est certainement la raison principale de l’engouement qui lui est porté.

Sur la route marchande entre le Soudan et Marrakech

Lorsque l’on admire Aït Ben Haddou, fascinant de simplicité et de beauté, baigné dans la lumière de l’après-midi, on peut se demander pourquoi cette tribu avait choisi d’aller construire ce village à flanc de falaise, au pied d’une rivière salée.

Si l’on s’intéresse un peu à l’histoire de l’Afrique du Nord, on comprends que l’Aït ben Haddou, construit au 17ème siècle, était un lieu d’étape privilégié pour les caravanes chamelières qui empruntaient la route marchande, reliant Marrakech à l’ancien Soudan.
Les commerçants qui transportaient épices, thé, dattes, blé, ambre, peaux ou tissus s’y arrêtaient pour se reposer, au cours d’un voyage qui pouvait durer des mois. Le commerce des poteries devait avoir un rôle majeur au ksar, puisque certains encore appelle le site Ighrem n’Iqddarn, le « village des potiers » en langue amazighe.

Des origines floues, teintées de pouvoir

Le fait que la série Game of Thrones ait choisi ce village comme lieu de tournage, rappelle étrangement l’histoire de ce village. 
Dans la série, Daenerys Targaryen vient conquérir la ville de  Yunkai. Vous trouverez peur-être mon allégorie tarabiscotée, mais lisez la suite pour comprendre. 

Il est difficile de remonter l’histoire de ce village, car il n’existe aucun écrit.
D’après la tradition orale, les premiers bâtiments auraient été construits par une reine berbère qui aurait gouverné les lieux jusqu’à l’avènement de l’Islam. A l’arrivée des musulmans, elle se serait enfuie après avoir combattu et brûlé les récoltes.

Selon d’autres sources, les premiers habitants appartiendraient à la tribu des Aït Aïssa « les descendants de Aïssa » (Aïssa, un homme du désert) et le village se nommait Ksar Aït Aïssa.

Amghar Ben Haddou, habitait ici dès l’époque des Almoravides, au 11ème siècle.

Tout se joue en 1893, lorsque le sultan Hassan 1er, en expédition militaire, nomme l’Amghar Mohammed Ibibd de Telouet caïd des Glaoua.
Il vient attaquer le village. L’amghar Ben Haddou de Tamdakht lui résiste, mais la famille des Glaoui réussi à prendre le contrôle. Enfin, le Clan des Aït Ben Haddou se rallient à celui des Glaoua par une série d’alliances matrimoniales, et le village prend dès lors, la dénomination de Aït Ben Haddou.

À partir de l’Indépendance, les habitants de l’ancien ksar fondent le nouveau village Issiwid, de l’autre côté de la rivière de l’oued el Maleh.

Visite du ksar Aït Ben Haddou, le village berbère à la beauté ancestrale

Traverser le village est un réel plaisir. Un dédale de ruelles bordées de boutiques de décoration.
Nous regardons partout, pour ne pas perdre une goutte de ce plongeon dans l’histoire berbère. 
Une des rues principales, dallée de pierres plates, nous mène au sommet du village, où se situe le grenier, qui s’est récemment effondré à cause d’un tremblement de terre.
La vue est à couper le souffle. Sous nos yeux se dessinent les lignes élégantes des montagnes du Haut Atlas, le nouveau village bordé par la rivière, et enfin, les toitures en paille des kasbahs du village Aït Ben Haddou. Le tout saupoudré de cette teinte si particulière, oscillant entre l’ocre et le vieux rose, en fonction de l’orientation du soleil.

Nous terminons notre boucle, la rue principale amène directement au pont qui relie l’ancien et le nouveau village. Un dernier regard sur ce panorama avant de repartir prendre la route en direction du désert de Zagora.

De nombreux marchands proposent dessins, objets décoratifs et turbans pour aller dans le désert de Zagora tout proche
Au détour d'une kasbah, entre les dédales de ruelles du ksar.
Détails d'une Kasbah : poteries et cornes posées sur un toit en palme. Les murs en pisé, mélange de terre et d'herbe.

Aïda, ma tendre amie berbère 

Là bas, je n’ai pu m’empêcher de penser à ma précieuse amie Aïda. Rencontré lorsque je vivais à Paris, au détour d’une agence de pub. Tunisienne, d’origine berbère, une femme talentueuse, courageuse, aux mille vies. Elle entreprend d’aller à la rencontre de ses origines, se passionne et, poussée par l’énergie de ses découvertes, se lance dans le tatouage et la création de produits Amazigh pour préserver cette magnifique culture et partager un savoir, une émotion. J’ai été une de ses premières ‘peaux’ pour se lancer dans la grande aventure du tatouage hand poke et je porte fièrement les symboles qu’elle m’a encré.

Découvrez son univers onirique sur son Instagram et son site Internet.

Architecture et composition du ksar Aït Ben Haddou

Le Ksar disposait de deux portes d’entrée seulement afin de mieux contrôler les entrées et sorties.
Au coeur des murailles, des lieux communautaires comme la mosquée avec un puits, de deux salles (l’une pour chauffer l’eau, l’autre pour les ablutions), d’une salle de prière et d’une annexe pour les études coraniques.
L’on y trouve aussi une place publique pour les fêtes et la danse traditionnelle, et une fortification. 
À l’origine, les maisons furent construites tout autour de l’agadir (ighrem n’iqddarn), grenier communautaire fortifié situé au sommet du village.
Enfin, les aires de battage des céréales à l’extérieur des remparts.

Les tours principales et la muraille qui protégeaient le village des attaques des nomades
Vue des ancien et nouveau villages, séparés par la rivière presque à sec.
Aït Ben Haddou avec à son sommet la tour presque détruite, et le pont qui tranverse l'Oued.

Excursion avec Civitatis, mon retour d’expérience

Attention spoiler : Moi qui suis débrouillarde et adore découvrir les choses au gré de mes envies, j’ai été totalement séduite ! 
La seule expérience en groupe que j’avais expérimenté, c’était un Surf Camp de 6 jours en Galice et il y avait eu quelques déboires au niveau des hébergements.

J’appréhendais de passer 8 heures avec des personnes que je ne connais pas : ça peut être top comme pas du tout ! Alors avec un enfant de 7 ans dont c’est le premier voyage, gros challenge. Et bien j’ai été très agréablement surprise et l’expérience a été au-delà de mes attentes. Non seulement mon fils s’est adapté à tout, mais nous avons eu un super feeling avec le groupe, tout le monde s’est bien entendu, on a d’ailleurs prévu de se revoir prochainement !

Le chauffeur Hassane était vraiment très gentil, conduisait vraiment prudemment et parlait un espagnol parfait, qu’il a appris sur le tas, au fil des expériences touristiques faites dans son pays, sans cours et sans être venu visiter l’Espagne, chapeau ! Nordine, notre guide à Aït Ben Haddou, à été d’une extrême gentillesse avec tout le groupe, mais aussi avec Soren à qui il a appris de nombreuses fois, à fixer son turban ! Donc je vous recommande vraiment. Ils ont plus de 50 excursions, rien qu’aux alentours de Marrakech

Infos pratiques

Comment se rendre au Ksar Aït Ben Haddou ? Empruntez la route N9, en direction de Ouarzazate. Les routes serpentent dans le Haut Atlas mais sont en excellent état. Comptez environ 3h30 de route pour parcourir les 180km depuis Marrakech. 
Une fois arrivé au nouveau village, vous devrez traverser la rivière, soit par le pont, soit directement, son flux étant vraiment minime !

Combien coûte l’entrée au village Aït Ben Haddou ? C’est gratuit, mais certaines personnes vous demanderont 10 Dar. Vous avez plusieurs boutiques d’art et de nombreux vendeurs vous happeront pour vous vendre quelque chose. Ils ont le talent du « entrez juste pour voir » et vous repartez avec quelque chose, même symbolique :)

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