En route pour la Caldera Blanca, et se perdre.
Le sentier se poursuit avant de faire face au volcan de la Caldera Blanca et de se sépare en deux. Pour entamer l’ascension qui mène au sommet du volcan, il faut emprunter le sentier qui part sur la droite.
Grosse erreur, je suis partie à gauche.
Le sentier contourne le volcan.
Je ne croise personne, je ressens un sentiment de liberté incroyable. Les paysages sont à couper le souffle : la piste que je foule est bordée de brins d’herbe. Partout, du minéral entre lequel les plantes s’exténuent à grandir, fleurir. Parfois, la végétation se fait plus présente, comme cette une de Yucca qui a élu domicile au milieu des scories volcaniques. À d’autres endroits, c’est un désert lunaire qui m’entoure. J’y croise des ruines en pierres remplis de figuiers. Je poursuis mon chemin.
Si l’ordre naît du chaos, il a sans doute pris naissance ici.
Après 30 minutes, je me questionne. Je m’attendais en effet à voir le sentier monter en pente sur le flanc du volcan.
La piste est plus difficile à suivre. Se distinguent à peine quelques traces de chaussures des autres randonneurs. Je grimpe sur le flanc du volcan pour avoir un peu de recul, rien. Les rayons du soleil se font plus mordants.
Et pourtant, je craque. J’appelle mon chéri resté à Barcelone. En larmes je lui dit ma déception, mon incapacité à être autonome, à partir seule. Le réseau passe mal. Je raccroche. Impossible de me repérer avec Google Maps. Je garde mon autre téléphone en cas de vrai pépin. Une route passe en contre bas qui borde une propriété, qui semble inhabitée.
Têtue ou bornée, peut importe, je refuse de rebrousser chemin. Je voulais être seule face à la nature ? Et bien j’y étais, après tout. Entre déception et détermination, j’emprunte cette route, avec un peu de change, elle me mène sur le bon sentier. Au pire, j’aurai plus d’opportunité de rencontrer quelqu’un pour me ramener au parking. J’aperçois des randonneurs qui se préparent. Ils sont français et ne savent pas comment ils ont réussi à arriver à ce point de randonnée, au pied du volcan en voiture. Nous décidons de faire l’ascension de la Caldera Blanca ensemble. Relativiser allait être le maître-mot de ma journée.